MÁS NYELVEN
ÁTKÖLTÉSEK
KEDVENCEK

 

FRANCOISE

 

L'ANGE DU CHAOS

1.

l'essence de ce putain de monde s'épuise,

ses idées s'épuisent, au fond et en général

son intelligence s'épuise, la vie, la pute, s'épuise,

la sphere, l'énergie s'épuisent, s'épuise le bio

le soleil s'épuise, il est déja tout pâle, pâlissant

totalement du manque de vie, des relations du manque,

sa beauté, ses sens se flétrissent, sa gaîté se flétrit,

le naphta s'épuise, l'usine s'épuise

la vie s'épuise, elle mordille sa propre queue,

elle s'est jetée dans un grand coma puant, dans une

sale poubelle inactionnée, le régulateur ronfle,

une pointe de poésie halete, un genre d'art-nouveau flotte

dans l'air, quelques coups de bras plus loin, les débrits

a peine liés d'un buffet font des brasses, le chou fleurit

on n'entend pas la musique, on ne l'entend pas, quelque chose la brouille,

le crépuscule léonardesque se complete de nouvelles lacunes,

trois ultramarins dans le bleu, la course folle décline,

l'écorce de ce melon-la s'épuise, une pointe de poésie se mele dans

l'érotisme distillé du coin de la rue, une pointe de zéro-sensation,

le jour s'épuise, fatigué de l'attente

2.

le rythme de ce putain de monde s'épuise,

son pognon s'épuise, sa valeur d'information s'épuise, dans 100 ou

200 ans qui comprendra tout ça, le nirvana se ravitaille

entre une mauvaise et une pire misere

dans ce putain de monde la syntaxe de l'esprit périt,

le golfe diminue, la crise s'épuise, l'air est

lourd, l'existence tourbillonne sombrement, une puce

lui a donné un coup de patte dans les couilles,

l'enfer d'un esprit tertiaire l'a écartelée

je téléphone a une gravure sur bois japonaise, le paon

perd ses plumes, les centaines de transistors

de l'usine a musique retentissent,

les robinets dégouttent, des traces de pieds mouillés aboutissent

dans le sable, un tutti cochonnet passe par ici, lard sur un de

ses flancs, l'autre est écorché, il chancelle dans le paysage

prairie-propre, il frotte son coeur contre n'importe qui et quoi

pas assez de préombre, le contenu s'épuise, les réponses

sont trop compliquées, les turbines de la mort respirent

l'air deux fois usé, les années se volatilisent, on attend

le dessert, allons plutôt au rayon parfumerie,

pauvre terre, le pauvre here n'a pas ou aller,

n'a pas ou se cacher, il n'y a pas ou aller, ou se cacher

3.

quel prudent mécanisme d'horlogerie, quelle supernova

- c'est comme si tout cela une fois déja quelque part, jadis -

je me rappelle son contexte pourrissant, les décors qui l'entourent

sont les memes, trop peu d'ocre, de rouge-brun

le rythme s'épuise, le chant s'épuise, dans les

vignes-lignes hermétiques affluent les mouchards de l'âme,

ils servent la limonade, les vérités de ce qui ont le dessous,

les gestes éconduisants, nous savons, quoique déja

tres peu, pour qui nous voulons etre des Hongrois, le drame,

le bio, le mot s'épuisent, par ailleurs et de temps a autre

une supernova se dépose sur nous, la conscience collective

est assise toute nue au bar, elle grignote du pain, les classiques

douloureux vaporisent un bistrot enfumé,

allongent leurs nuques, résonne le chant, le néo

de nulle part l'univers se jette sur nous, nos ancetres

cavaliers surgissent, je me rends a une forme impérative

impersonnelle, une âme méphistophélique cuit dans

le pain, le piquant de la vie le graisse, je mange des

myositis depuis trois jours, le sous-marin jaune-noir

a déja meme dépassé les dernieres étoiles

la vie fit un somme, son but s'épuise, la basse

s'épuise, maintenant ou jamais, le temps grince des dents,

le bon sens se grumelle, le chaos chante, le sujet

se fait rare, les étoiles s'épuisent, les anges s'épuisent